Article paru dans Actus.fr

26/04/2021

Actu.fr

 

Ramonville-Saint-Agne fait école au sud-est de Toulouse avec sa station au gaz naturel pour véhicules

La municipalité de Ramonville avait installé une station il y a plus de 10 ans. Un choix écologique. Qui est aussi rentable. Aujourd’hui, d’autres communes pourraient l’imiter.

 

 

Elle est très discrète, nichée derrière les ateliers municipaux, rue des Frères-Lumière, à Ramonville-Saint-Agne. Elle ressemble à beaucoup d’autres pompes, y compris à essence. Mais dans son réservoir il y a du gaz naturel. Et il sert à alimenter les véhicules municipaux. C’est du gaz naturel pour véhicules (GNV).

Quand la pompe est arrivée en 2009, c’était totalement novateur. Et une décennie plus tard… ça l’est toujours. Mais ce cas particulier est sur le point de faire école.

 

Un investissement de 26 000 € pour la commune…

Il faut donc remonter en 2009 pour mesurer le chemin accompli. « Au départ, c’était un choix purement écologique », rappelle Georges Brondino, conseiller municipal délégué notamment au Cadre de vie.

Le projet est finalement devenu un bon plan économique, mais « il a fallu un certain temps ». Car au début, il y avait très peu de véhicules pouvant rouler au gaz naturel. Et la commune a bien sûr payé la station. Un achat s’élevant à 27 500 € (dont 10 000 financés par la Région). Avec la garantie décennale de 8 500 €, l’investissement dans la pompe s’élève donc à 26 000 €.

 

… mais 50 700 € économisés

Sauf que la station GNV entraîne de grosses économies pour la Ville. Depuis 2009, 1 700 pleins ont été consommés. Un plein de 12 kilos à… 12 € seulement. La municipalité estime ainsi qu’avec 30 € déboursés en moyenne par plein comparé à l’essence, l’économie totale s’élève à 50 700 €. La station est donc très rentable.

Mais ce n’est pas la seule économie réalisée. Ramonville renouvelle ses véhicules comme toutes les communes. Elle vient d’ailleurs d’en commander un autre pour arriver à une flotte de huit véhicules roulant au GNV. Or, comparés à d’autres voitures écologiques, il n’y a pas photo. « Un véhicule GNV, c’est 11 000 €. C’est moitié moins qu’une voiture électrique », assure Georges Brondino.

 

Un bilan carbone allégé

Et si la facture s’allège fortement, le bilan carbone aussi. La consommation totale de GNV pour les huit véhicules de la commune depuis 2009 est de 25 668 m³, détaille la mairie. L’écart d’émissions de CO2 avec l’essence est de 13,7 tonnes, ajoute-t-elle, « soit environ 1 700 passages dans l’ensemble des rues de la commune depuis 2009 ».

D’autres préféreront la comparaison ainsi : l’équivalent de 420 allers-retours Toulouse-Paris ont été économisés en émissions de CO2 !

 

Une convention avec le Sicoval

Alors si c’est si écologique et économique, pourquoi n’est ce pas plus répandu ? Parce qu’il faut souvent le temps de faire ses preuves. Et aujourd’hui, le cas de Ramonville est sur le point de ne plus être isolé.

Ainsi une convention a été signée en avril avec le Sicoval pour mettre sa station à disposition de la communauté de communes. En effet, depuis 2017 et la loi de transition énergétique, les collectivités sont obligées de s’équiper de véhicules plus écologiques. Le Sicoval possède déjà plusieurs véhicules de bi-carburation GNV/essence et six sont en cours d’acquisition.

 

Bientôt une station à Ayguesvives

Mais il n’y a encore nulle part ou ravitailler à part Ramonville. Un accord de partenariat avec la société Seven a été signé pour deux stations GNV.

La première station verra le jour en septembre sur un terrain du Sicoval à proximité de l’échangeur de Montgiscard (rue la Val Priout à Ayguesvives). Un emplacement stratégique près de l’A61, qui, elle n’est pas encore équipée. Et une station qui serait, quant à elle, ouverte à tous, et à recharge rapide. Elle sera notamment adaptée aux poids-lourds.

 

Une station envisagée à Belberaud

D’autres stations devraient voir le jour. Notamment à… Ramonville encore. Pour les véhicules légers, comme les utilitaires. A l’horizon 2022. Mais aussi, du côté de Belberaud, à plus long terme. Le Sicoval entend ainsi avoir un maillage cohérent avec des stations au nord, au centre et au sud du territoire.

Des discussions sont en cours pour le centre. La collectivité envisage un partenariat avec une station-service déjà existante, peut-être même celle d’un supermarché.

 

Le Sicoval veut faire du biogaz

Les réunions techniques s’enchaînent en tous cas depuis quelques semaines. « Je reçois les besoins pour les communes du Sicoval », précise Rémi Dutard, directeur de la transition écologique et des mobilités, qui juge qu’il y a une « vraie dynamique » sur le sujet, notamment grâce à la « locomotive » Ramonville.

Et rappelle que le GNV est « un bon carburant pour la qualité de l’air, mais reste une énergie fossile ». Le Sicoval, en parallèle, a donc lancé des études sur la création d’unités de méthanisation afin de produire du biogaz. Une sorte de compensation.

 

Une convention avec Ramonville

Tout le monde y pense, beaucoup s’équipent. Mais en attendant, il faut trouver du GNV. Le Sicoval possède environ 80 véhicules, tous carburants compris. Et « tant qu’il n’y a pas le maillage, on ne peut pas aller plus loin », rappelle Rémi Dutard.

D’où, déjà, la convention avec Ramonville. Le Sicoval peut s’y alimenter selon un planning commun avec la Ville. Mais la capacité de la station n’est pas illimitée, elle correspond à une utilisation pour une petite vingtaine de véhicules.

 

Castanet-Tolosan y pense également

Et d’autres communes frappent à la porte. Castanet-Tolosan s’est ainsi rapproché de Ramonville pour ses futurs véhicules et même Toulouse Métropole est venu se renseigner pour développer son propre réseau. Même des communes plus petites, comme Fourquevaux, ont prévu de passer au GNV.

La Métropole doit d’ailleurs lancer une étude stratégique de déploiement des carburants propres, dont fait partie le GNV.

 

L’électricité aussi développée

Mais il n’y a pas que le GNV à Ramonville. « Cela fait partie d’une politique écologique globale », assure Georges Brondino.  Ainsi, la Ville possède aussi des voitures électriques.

Un chargeur est présent aux ateliers municipaux, mais il y a aussi une double borne installée place Jean-Jaurès en partenariat avec le Syndicat départemental d’énergie de la Haute-Garonne (SDEGH). Et c’est la plus utilisée de toute la Haute-Garonne selon un bilan récent (celle de Castanet-Tolosan est aussi au sommet du classement).

 

Bientôt une nouvelle borne de recharge rapide

« On a contacté Enedis pour équiper un autre emplacement avec une borne de recharge plus rapide », annonce Bernard Brondino. « On fait du gaz et de l’électricité 100 % verts depuis des années », répète l’élu.

Ce dernier rappelle qu’une souscription est aussi lancée jusqu’au 31 mai 2021, avec Wikipower, pour de l’achat groupé d’électricité verte. 317 participants ont pour le moment été enregistrés. « C’est un tout », répète encore Georges Brondino.

 

 


Source de l’article : Fabien Hisbacq, Actu.fr – 26 Avril 2021 – https://actu.fr/occitanie/ramonville-saint-agne_31446/ramonville-saint-agne-fait-ecole-au-sud-est-de-toulouse-avec-sa-station-au-gaz-naturel-pour-vehicules_41291112.html

← Voir tous les articles